Je suis née à Athènes, en Grèce, de parents grecs orthodoxes. La famille de mon père a vécu à Istanbul, en Turquie, pour la plus grande partie de sa vie et mon père est né et a été élevé dans ce pays. C’était une famille riche, éduquée et, comme la plupart des chrétiens orthodoxes vivant dans un pays musulman, tenait beaucoup à sa religion.
Le jour vint où le gouvernement turc décida de mettre à la porte du pays la majorité des citoyens grecs et de confisquer leurs biens, leurs maisons et leurs commerces. C’est ainsi que la famille de mon père dut retourner en Grèce, les mains pratiquement vides. Et comme c’étaient des turcs musulmans qui leur avaient fait subir ce sort, cela justifiait, à leurs yeux, leur haine envers l’islam.
La famille de ma mère vivait sur une île grecque près de la frontière turque. Lors d’une attaque turque, les Turcs occupèrent l’île, brûlèrent des maisons, dont celle de sa famille, ce qui les força à se sauver en Grèce comme telle, hors de l’île. Elle avait donc, elle aussi, de bonnes raisons de détester les musulmans turcs.
La Grèce fut occupée par les Turcs durant plus de 400 ans et j’ai été élevée, comme mes concitoyens, à croire que pour chaque crime commis envers les Grecs, l’islam était responsable. Les Turcs étaient musulmans et leurs crimes étaient à l’image de leurs croyances religieuses.
L’église grecque orthodoxe profita évidemment de la situation pour nourrir cette haine de l’islam chez les Grecs, afin de protéger le christianisme et faire en sorte qu’aucun Grec ne songe même à se convertir à l’islam.
Alors, des siècles durant, on enseigna aux Grecs, dans les livres d’histoire et de religion, à haïr l’islam et à s’en moquer.
Dans nos livres, en fait, l’islam n’était même pas présenté comme une religion et Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’était pas un prophète. Il n’était rien d’autre qu’un leader et un politicien fort intelligent, qui avait pris des règles et des lois chez les juifs et les chrétiens pour ensuite en ajouter quelques-unes de son cru et ainsi créer un mouvement qui avait conquis le monde.
À l’école, donc, on nous apprenait à nous moquer de lui. Toutes les caricatures et les calomnies qui sont publiées sur lui, de nos jours, faisaient en fait partie de nos leçons et de nos examens!
Alhamdoulillah (Dieu merci), Allah protégea mon cœur et la haine de l’islam n’y entra jamais.
D’autres Grecs se sont, comme moi, libérés du joug de l’héritage orthodoxe et ont, par la volonté de Dieu, ouvert leurs yeux, leurs oreilles et leur cœur, ce qui leur a permis de voir que l’islam est la vérité envoyée par Dieu et que Mohammed est un véritable prophète et le dernier de la lignée de prophètes.
Les musulmans croient qu’Allah a envoyé des messagers à l’humanité pour la guider. Parmi ces messagers, on retrouve, entre autres, Adam, Noé, Abraham, Ismaël, Isaac, Moïse et Jésus (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur eux tous). Puis, Allah a révélé son message final au prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui).
Le fait que mes parents ne soient pas particulièrement religieux fut un réel avantage, pour moi. Ils pratiquent rarement leur religion et, lorsque j’étais enfant, ils ne m’amenaient à l’église que pour les mariages et les funérailles.
Mon père s’était éloigné de la religion à cause de la corruption chez les prêtres. Il se demandait comment ces gens pouvaient prêcher l’amour de Dieu et des hommes et encourager les gens à accomplir de bonnes actions alors qu’eux-mêmes volaient l’argent de l’Église pour acheter des villas et de luxueuses voitures et pratiquaient l’homosexualité entre eux. Il disait : est-ce que ce sont là les représentants de la religion censée nous guider et nous rapprocher de Dieu? Il était désillusionné, ce qui l’incita à devenir athée.
Les églises, dans mon pays, ont perdu la majorité de leurs fidèles à cause des actions des prêtres. En islam, je constatai que les érudits aiment aider et guider les autres dans la seule intention de plaire à Dieu et de paver leur chemin vers le Paradis.
Dans le christianisme, devenir prêtre est financièrement avantageux. Cette corruption « intestinale » éloigne beaucoup de jeunes gens de la religion au sein de laquelle ils sont nés et les pousse à chercher ailleurs les réponses à leurs questions spirituelles.
Adolescente, j’aimais beaucoup lire et, dans mes lectures religieuses, je n’étais jamais vraiment convaincue de la vérité du christianisme. Je croyais en Dieu et j’éprouvais à la fois de l’amour et de la crainte envers Lui; mais tout le reste me laissait confuse.
Je fis quelques recherches sur d’autres religions, mais jamais sur l’islam (peut-être à cause de mon éducation, à l’époque).
Mais, alhamdoulillah, Dieu eut pitié de mon âme et me guida des ténèbres vers l’obscurité.
Dieu mit sur mon chemin celui qui allait devenir mon mari, un musulman de naissance. Il sema l’amour dans nos cœurs et nous fit nous marier sans que la différence de religion ne soit un obstacle, pour nous.
Mon mari était toujours disponible pour répondre à toutes mes questions sur sa religion, sans jamais critiquer mes propres croyances et sans jamais mettre aucune pression sur mes épaules pour que je change de religion.
Après trois ans de mariage, j’avais eu la chance d’en apprendre beaucoup plus sur l’islam; j’avais lu le Coran et d’autres livres religieux et j’étais maintenant convaincue qu’il n’existait rien de tel que la trinité et que Jésus n’était pas Dieu.
Les musulmans croient en un Dieu unique, incomparable, qui n’a ni fils ni associés, et que nul ne mérite d’être adoré à part Lui.
Rien ni personne ne partage Ses attributs ni Sa divinité.
Dans le Coran, Dieu Se décrit ainsi :
« Dis : « Il est Dieu, l’Unique. Dieu, le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n’a jamais engendré et n’a pas été engendré. Et nul ne peut L’égaler. » (Coran 112:1-4)
Nul n’a le droit d’être invoqué, prié ou adoré à part Allah.
L’islam est l’acceptation et l’obéissance aux enseignements de Dieu, qu’Il révéla par l’entremise de Son dernier prophète, Mohammed.
Je devins musulmane et, pendant des années, je ne le dévoilai ni à ma famille ni à mes amis. Avec mon mari, nous continuâmes de vivre en Grèce tout en essayant de pratiquer notre islam, mais c’était extrêmement difficile, voire impossible.
Dans ma ville natale, il n’y a pas de mosquées, pas de gens qui prient ou qui jeûnent ni de femmes portant le hijab.
Il n’y a que quelques immigrants d’origine musulmane qui vinrent en Grèce pour y trouver une vie plus confortable et qui devinrent totalement assimilés. Ils ne suivent donc pas leur religion et sont complètement égarés.
Il était très difficile, pour nous, d’accomplir nos devoirs islamiques, surtout pour moi, en fait, car je n’étais pas née musulmane et n’avais donc pas reçu d’éducation islamique.
Mon mari et moi devions prier et jeûner en privé. Il n’y avait évidemment pas de adhan (appel à la prière) et aucune communauté musulmane pour nous soutenir. Nous avions constamment l’impression de reculer et non d’avancer. Notre foi diminuait de jour en jour.
Alors quand ma fille vit le jour, nous décidâmes, pour sauver nos âmes et celle de notre fille, par la volonté de Dieu, d’émigrer en terre d’islam. Nous ne voulions pas élever notre enfant dans cet environnement, au risque de la perdre.
Dieu merci, Il nous guida et nous donna la chance d’émigrer dans un pays musulman où nous entendons quotidiennement le adhan, nourrissons notre savoir religieux et raffermissons notre foi en Lui et notre amour envers le prophète Mohammed.
Source: https://www.islamland.com/fre/articles/tina-styliandou-ex-chrtienne-grecque