Voilà douze ans que j’ai épousé mon mari et, même si notre chemin fut long et tortueux, il n’en fut pas moins heureux. Au moment de notre mariage, j’étais catholique et n’avais aucune intention de me convertir à l’islam.
Mon mari se montra très compréhensif envers moi et ne me demanda qu’une chose, soit que je fasse au moins l’effort de lire le Coran (en anglais). J’acceptai. Peu après notre mariage, nous déménageâmes au Koweït, car l’économie américaine, à l’époque, ne nous permettait pas de gagner décemment notre vie.
À la seconde où je descendis de l’avion, je fus plongée dans un univers totalement différent du mien, un univers d’islam, de musulmans, de traditions culturelles et de mœurs jusqu’alors inconnues de moi. Dire que je fus secouée jusqu’au plus profond de mon être est un euphémisme. Ma première pensée fut de remonter aussitôt dans l’avion et de fuir ce monde étrange au plus vite.
Et pourtant, à travers tout cela, mon mari musulman demeura toujours à mes côtés, me soutenant à chaque instant. Lorsque je lui avouai que la cuisine de sa mère était trop épicée pour moi, il fit en sorte que d’autres choix alimentaires soient toujours disponibles pour moi.
Quand j’avais le mal du pays et que je pleurais parce que ma famille me manquait, il restait à mes côtés toute la nuit, me consolant et m’offrant de me ramener chez moi quelque temps. À travers les moments heureux, à travers mes problèmes de santé et les jours où je me sentais si triste que j’arrivais à peine à sourire, mon mari fut toujours là, me tenant la main et me souriant.
Mon mari devint aussi mon professeur, car il m’enseigna l’islam, le jeûne et la prière.
Mon mari est mon meilleur ami, mon confident et le père de mes enfants. Jamais il n’a rechigné à changer une couche, à nettoyer les dégâts et à négocier les crises de colère des enfants. Rien ne le décontenance, pas même un des enfants vomissant sur sa chemise toute neuve ou l’obligation de laver la vaisselle lorsque je suis éreintée.
Il est dommage que les maris musulmans aient si mauvaise réputation. Dans la culture populaire occidentale, ils sont dépeints comme des hommes excessivement autoritaires, qui forcent leur femme à porter la tenue islamique.
En réalité, c’est le plus souvent la femme qui choisit elle-même de se couvrir modestement, par croyance aux préceptes du Coran et de la sounnah. Ce n’est donc pas une question de force ou de guerre entre mari et femme.
Dieu dit, dans le Coran :
« Dis aux croyants de maintenir leur regard baissé et de préserver leur chasteté. C’est bien plus pur pour eux. Nul doute que Dieu sait parfaitement ce qu’ils font! Et dis aux croyantes de baisser leur regard, de préserver leur chasteté et de ne montrer de (leur beauté et) de leurs ornements que ce qui en paraît (ordinairement). » (Coran 24:30)
Personnellement, je suis arrivée au Koweït portant un jean et un t-shirt et ni mon mari ni sa famille ne me firent jamais aucune remarque à ce sujet.
Toutefois, mon mari me demanda de continuer, si possible, à lire le Coran. Ses rappels subtils et sa ténacité, à cet égard, finirent par porter fruit. Car au fur et à mesure que je lisais le Coran, mon désir d’accroître mes connaissances sur l’islam en général grandissait.
Je fis mes recherches jusqu’à ce que je sois convaincue d’avoir trouvé la vérité et cette vérité, c’est dans les pages du Coran qu’elle se trouve. Je pris la décision d’embrasser l’islam et sortis magasiner mon premier hijab toute seule.
Mon mari fut toujours à mes côtés. Si je faisais des erreurs, il ne me réprimandait pas, mais redoublait simplement d’efforts pour mieux m’enseigner l’islam.
Si ma patience ne tenait parfois plus qu’à un fil, la sienne devenait remarquable. Je voulais tout savoir tout de suite, sur l’islam, mais cela ne peut se faire du jour au lendemain.
L’islam a apporté beaucoup de calme, dans ma vie, de même qu’une atmosphère plus sereine, à la maison. Depuis que je suis devenue musulmane, j’ai remarqué que j’étais moins stressée et moins angoissée au sujet de l’avenir.
J’ai beaucoup plus de patience et je ne m’énerve plus comme je le faisais pour des bagatelles. Le Coran et la sounnah m’ont appris le véritable sens de cette vie et je m’efforce chaque jour de faire de bonnes actions susceptibles de m’ouvrir les portes du Paradis.
Sumayyah Meehan s’est convertie à l’islam il y a presque onze ans. Elle est diplômée en justice criminelle du Waynesburg College. Elle travaille présentement à un projet de livre islamique pour enfants. Elle vit au Koweït avec son mari et ses trois enfants.
Source: https://www.islamland.com/fre/articles/mon-poux-musulman