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Découvrir le véritable Jésus

(partie 1 de 6) : Marc vs Matthieu et Luc

Plusieurs étudiants et spécialistes de la Bible ont remarqué que les évangiles étaient très similaires au niveau des événements et des paroles de Jésus qu’ils rapportent. Mais ils ont aussi remarqué que ces mêmes passages, semblables au niveau de la forme, contenaient des détails forts différents.

Au cours des trois derniers siècles, le monde des études bibliques a uni ses efforts pour résoudre cette énigme, à savoir pourquoi les évangiles sont à la fois si semblables et si différents. Ils ont découvert, au terme de ces laborieuses recherches, que Matthieu et Luc avaient fondé leurs écrits sur ceux de Marc et d’une autre source, appelée « Q ».

L’hypothèse des deux sources est généralement acceptée comme la réponse fondamentale à ce problème synoptique et elle demeure majoritaire chez les contemporains qui font l’étude du Nouveau Testament.

Le défunt érudit évangélique protestant F.F. Bruce a écrit :
« La conclusion – correcte, à mon sens – qu’ils ont tirée de l’étude comparée qu’ils ont effectuée est que l’évangile de Marc, ou un texte qui lui est très similaire, a servi de source pour les évangiles de Matthieu et de Luc… »[1]

On estime la date de l’évangile de Marc entre 65 et 70. Il y a consensus sur cette date, que l’on retrouve dans la plupart des introductions du Nouveau Testament.

Corroborant cette date, F.F. Bruce écrit :
« Marc a probablement rédigé son évangile, en premier lieu, pour les chrétiens de Rome, suite aux persécutions dont ils furent victimes sous Néron, après le grand incendie de Rome, en juillet 64. »[2]

En étudiant ces évangiles, il apparaît évident que Marc était plus rudimentaire au niveau du style, de la théologie et du langage. Mais plus important encore, dans l’évangile de Marc, le côté humain de Jésus ressort plus visiblement que dans les autres évangiles. Certains érudits ont soutenu que le portrait qui est fait de Jésus, dans Marc, est celui qui se rapproche le plus du véritable Jésus, du Jésus historique.

Dans l’évangile de Marc, de nombreux passages décrivent Jésus comme un simple être humain. Ces passages allaient plus tard être considérés comme des obstacles pour les gens de peu de foi et vus comme des traditions à contre-courant; c’est pourquoi, à partir de là, ils furent exclus des nouvelles éditions de l’évangile.

Lorsque l’on étudie les narrations de Jésus rapportées à la fois dans Marc et Matthieu, on réalise rapidement que ce dernier a modifié l’évangile de Marc à cause d’un sentiment de révérence grandissant envers Jésus. Les passages faisant allusion à l’incapacité, à la faiblesse et au côté humain de Jésus ont été omis par Matthieu et remplacés par une meilleure christologie.

Évidemment, tous les changements apportés ne sont pas de nature christologique. Des inexactitudes factuelles, des fautes de grammaire et d’autres erreurs mineures ont aussi été omises et/ou remplacées par Matthieu et Luc. La relecture de Marc faite par Matthieu semble, à priori, ne concerner que des détails sans importance; mais une étude plus approfondie révèle qu’elle fait partie d’un profond et minutieux remaniement du texte de Marc.

À travers le temps, un changement évident s’est opéré, dans la christologie, entre les premiers évangiles et ceux qui sont venus après. On observe un renforcement des sentiments de révérence envers Jésus, de même qu’une élévation de sa position et de son statut.

Bruce Metzger, le premier critique textuel du Nouveau Testament, a écrit :
« Matthieu et Luc suppriment ou minimisent les références que fait Marc aux émotions humaines de Jésus, telles le chagrin, la colère et l’étonnement, de même que son amour non payé de retour. Ils omettent également un passage de Marc où ce dernier affirme que les amis de Jésus on cru, à un certain moment, que celui-ci était hors de lui. »

Plus loin, il explique que :
« Les évangiles qui sont apparus par la suite ont été dépouillés de références voulant que Jésus n’ait pas été capable d’accomplir certaines choses qu’il souhaitait accomplir… et omettent par ailleurs des questions posées par Jésus et qui laissent supposer qu’il était ignorant de certaines choses. »[3]

Metzger poursuit en énumérant divers passages où Matthieu et Luc « adoucissent » certaines déclarations de Marc qui semblent minimiser la majesté de Jésus ou les remplacent par des écrits dans lesquels on retrouve un Jésus beaucoup plus autoritaire.

Dans l’histoire du figuier, telle que rapportée par Marc, les disciples ne remarquent que le lendemain matin le dépérissement de l’arbre. Pour Matthieu, cette histoire n’est pas suffisamment impressionnante; alors, dans le récit qu’il en fait, l’arbre dépérit d’un seul coup, laissant les disciples sous le choc.

Matthieu et Luc étaient manifestement résolus à modifier les paroles de Jésus. Ils voulaient lui faire dire ce qu’ils souhaitaient faire croire aux gens, « reflétant un niveau plus avancé de compréhension théologique que Marc ». (Metzger, p.83)

Il semble on ne peut plus clair que durant les périodes précédant et suivant l’apparition de l’évangile, au niveau de sa transmission, le matériel disponible a été façonné, filtré et modifié en fonction des convictions christologiques de ceux qui le transmettaient.

Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas, ici, de simples différences dans le ton. On parle plutôt de nombreuses occasions où ceux qui ont mis l’évangile par écrit ont pris la peine d’y apporter d’importantes modifications et d’altérer la version précédente.

Par conséquent, si nous voulons découvrir le Jésus historique à travers l’évangile, nous ferions bien de commencer par comparer les textes des divers évangiles afin de trouver à quel moment l’histoire a été modifiée.

Footnotes:
[1] The Real Jesus, pg 25
[2] Ibid
[3] The New Testament: its background, growth and content (Le Nouveau Testament : son histoire, son essor et son contenu), p. 81-83

 

(partie 2 de 6) : L’évangile selon Jean

Au début, chaque évangile fut mis en circulation isolément, dans la communauté où il avait été rédigé. Marc fut probablement composé à Rome, Matthieu à Antioche, Luc à Césarée et Jean à Éphèse. Aucun des auteurs des évangiles ne fut un témoin oculaire de la vie de Jésus et on ne connaît à peu près rien à leur sujet.

De nos jours, on peut étudier ensemble les évangiles, car ils sont rassemblés dans le Nouveau Testament. Pourtant, la plupart des lecteurs d’aujourd’hui oublient ou ignorent l’évangile de Marc et se concentrent plutôt sur les versions « améliorées », soit celles de Matthieu, de Luc et, plus spécifiquement, de Jean.

En lisant l’évangile de Jean, le dernier a avoir été rédigé, on ne s’étonne guère d’y trouver un Jésus exagérément agrandi et transformé en une personne très différente du Jésus de Marc. Le Jésus de Jean est un être très puissant et occupe une position se situant entre Dieu et l’Homme. Il est le logos, la Parole de Dieu, à travers laquelle Dieu aurait tout créé. Exit le simple prophète et messager de Dieu : Jésus est maintenant le fils unique de Dieu!

Bien qu’aucun des évangiles n’affirme clairement que Jésus est Dieu, certaines déclarations contenues dans le quatrième évangile accordent à Jésus une position si élevée que de nombreux lecteurs les considèrent comme une preuve suffisante de la divinité de Jésus.

Par exemple, on ne retrouve les affirmations suivantes QUE dans l’évangile de Jean :
« Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle. » (Jean 3:16)

« Au commencement était celui qui est la Parole de Dieu. Il était avec Dieu, il était lui-même Dieu. » (Jean 1:1)

« Or, moi et le Père, nous ne sommes qu’un. » (Jean 10:30)

« Celui qui m’a vu, a vu le Père. » (Jean 14: 8-9)

« Le chemin, répondit Jésus, c’est moi, parce que je suis la vérité et la vie. Personne ne va au Père sans passer par moi. » (Jean 14:6)

« Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus, avant qu’Abraham soit venu à l’existence, moi, je suis. » (Jean 8: 58)

Un autre fait frappant est que dans les premiers évangiles, Jésus prêche le royaume de Dieu, tandis que dans l’évangile de Jean, il prêche sur sa propre personne.

Dans Marc, Jésus prononce le mot « royaume » à 18 reprises, tandis que dans Jean, ce nombre est réduit à 5. De plus, dans Marc, Jésus parle de lui-même en utilisant le « je » à 9 reprises, tandis que dans Jean, il le fait 118 fois!

Lorsque nous lisons les premiers évangiles, notre impression est que le « royaume de Dieu » est le principal sujet de prêche de Jésus. Mais dans l’évangile de Jean, les allusions au royaume de Dieu se font plutôt rares. Son évangile est truffé de déclarations à la fois profondes et stupéfiantes de Jésus à propos de lui-même.

« C’est moi qui suis le pain qui donne la vie. » (Jean 6:35)

« Je suis la lumière du monde. » (Jean 8:12)

« Je suis la porte par où passent les brebis. » (Jean 10:7)

« Je suis le bon berger. » (Jean 10:11)

« Je suis la résurrection et la vie. » (Jean 11:25)

« Le chemin, répondit Jésus, c’est moi, parce que je suis la vérité et la vie. » (Jean 14:6)

« Je suis le vrai plant de vigne. » (Jean 15:1)

Il n’est pas étonnant que, dès que l’on exige des preuves de la divinité de Jésus, les défenseurs évangélistes et chrétiens se tournent immédiatement vers l’évangile de Jean, puisque aucune des citations ci-haut ne se trouvent dans les autres évangiles. Pourtant, si ces paroles avaient réellement été prononcées par Jésus, nous en trouverions au moins quelques-unes dans ces évangiles. Il est inconcevable que Marc, Matthieu et Luc puissent avoir omis de citer des enseignements aussi fondamentaux pour ne s’attarder qu’aux détails moins importants de la vie de Jésus.

Comment expliquer, par ailleurs, que le terme « Père » ou « le Père », en référence à Dieu, ne soit utilisé que quatre fois dans Marc, mais plus de 173 fois dans Jean? L’explication la plus logique est qu’entre le moment où Marc rédigea son évangile et où Jean rédigea le sien, une évolution des traditions s’est opérée. Dans l’évangile de Marc, Jésus fait référence à Dieu en utilisant le terme « Dieu ». Mais trente ans plus tard, lorsque Jean rédige son évangile, Jésus utilise désormais le terme « Père ».

Dans le premier des quatre évangiles, Jésus apparaît comme très humain et nous est présenté comme un prophète. Dans le dernier évangile, toutefois, il devient beaucoup plus divin et fait figure d’icône.

C’est pour cette raison que l’évangile de Marc a souvent été ignoré par l’Église. Il fut, dès le début, moins souvent recopié par des scribes, moins souvent cité par les prêcheurs et lu que de façon occasionnelle lors des services religieux.

Tel que mentionné plus tôt, l’auteur de l’évangile de Jean n’est pas le seul à avoir modifié les paroles de Jésus; Matthieu et Luc, manifestement insatisfaits, eux aussi, du portrait que fait Marc de Jésus, ont également rehaussé le statut de Jésus de diverses façons. Lorsque nous comparons, côte à côte, les évangiles de Marc, Matthieu et Luc (les évangiles synoptiques), nous remarquons une progression dans la modification des événements et des paroles prononcées.

 

(partie 3 de 6) : Comparaisons textuelles (I)

En utilisant Matthieu comme exemple, nous remarquons que les rédacteurs des évangiles rédigés après celui de Marc ont modifié l’histoire de plusieurs façons :
1) En insérant le titre « Fils de Dieu » pour Jésus.
2) En insérant le titre « Père » pour Dieu.
3) En exagérant les miracles de Jésus.
4) En minimisant les limites de Jésus.
5) En appelant Jésus « Seigneur ».
6) En parlant de gens adressant leurs prières à Jésus.
7) En peignant un Jésus possédant un plus grand savoir.
8) En estompant la distinction entre Jésus et Dieu.

Pour illustrer le type de changements qui furent apportés, je démontrerai, ci-dessous, comment certains épisodes des évangiles de Matthieu et Marc sont similaires et, pourtant, sensiblement différents. Ces différences ont déjà été soulignées par des spécialistes de la Bible et expliquées comme des modifications introduites par Matthieu.

Le plus important commandement (Marc 12: 28-35, Matthieu 22:34-40)
Marc 12: 28- 35
Matthieu 22:34-40

28 Un des spécialistes de la Loi s’approcha de lui; il avait entendu cette discussion et avait remarqué avec quel à-propos Jésus avait répondu. Il lui demanda:
—Quel est le commandement le plus important de tous?

29 Jésus répondit:
—Voici le commandement le plus important: Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, il est le seul Dieu;

30 tu aimeras donc le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ton énergie.

31 Et voici celui qui vient en second rang: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus important que ceux-là.

32 C’est bien, Maître, lui dit le spécialiste de la Loi, tu as dit vrai: il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y en a pas d’autre que lui.

33 l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute son énergie, ainsi qu’aimer son prochain comme soi-même, c’est bien plus important que tous les holocaustes et tous les sacrifices.

34 Jésus, voyant qu’il avait répondu avec intelligence, lui dit: « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Après cela, personne n’osa plus lui poser de question.

34 En apprenant que Jésus avait réduit au silence les sadducéens, les pharisiens se réunirent.

35 L’un d’entre eux, un enseignant de la Loi, voulut lui tendre un piège. Il lui demanda:

36 Maître, quel est, dans la Loi, le commandement le plus grand?

37 Jésus lui répondit:
—Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.

38 C’est là le commandement le plus grand et le plus important.

39 Et il y en a un second qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

40 Tout ce qu’enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements.

Dans l’évangile de Marc, un spécialiste de la Loi demande à Jésus quel est le plus important des commandements. Jésus lui répond que le commandement le plus important est celui affirmant qu’il n’y a qu’un seul Dieu. L’homme approuve la réponse de Jésus, Jésus trouve que les paroles de l’homme sont intelligentes, puis lui dit qu’il n’est pas loin du Royaume de Dieu.

Dans Matthieu, toutefois, aimer Dieu devient le commandement le plus important et il n’est fait aucune mention de l’unicité de Dieu.
Le jeune et riche dirigeant (Marc 10: 17-19, Matthieu 19: 16-20)
Marc 10: 17-19
Matthieu 19: 16-20

17 Comme il partait, un homme accourut, se jeta à genoux devant lui et lui demanda:
—Bon Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle?

18 Pourquoi m’appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n’est bon, sinon Dieu seul.

19 Tu connais les commandements: Ne commets pas de meurtre; ne commets pas d’adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère.

16 Alors un jeune homme s’approcha de lui et lui dit:
—Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?

17 Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon? lui répondit Jésus. Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, applique les commandements.

18 Lesquels? demanda l’autre.
—Eh bien, répondit Jésus, tu ne commettras pas de meurtre; tu ne commettras pas d’adultère; tu ne voleras pas; tu ne porteras pas de faux témoignage,

19 honore ton père et ta mère, et tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Lorsqu’on lit les deux rapidement, l’un à la suite de l’autre, on ne détecte pas nécessairement de grandes différences. Et c’est ce qui arrive trop souvent : si vous lisez Matthieu, puis Marc et ensuite Luc, vous ne vous souvenez plus dans quel évangile vous avez lu tel ou tel passage et vous finissez par croire que les trois disent sensiblement la même chose. Mais quand on les étudie attentivement, on se rend compte que les auteurs des évangiles ont utilisé l’information à leur avantage et on rédigé leur texte de façon à faire passer exactement le message qu’ils souhaitaient prêcher.

Dans les versets ci-dessus, dans l’encadré, l’échange entre Jésus et l’homme a été modifié par Matthieu. Dans Marc, l’homme s’adresse à Jésus en l’appelant « bon Maître », ce à quoi Jésus réplique : « Pourquoi m’appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n’est bon, sinon Dieu seul. » Mais Matthieu modifie ce passage, d’abord en changeant le mot « bon » de place, dans la phrase :
Marc: « Bon Maître, que dois-je faire… »

Matthieu : « Maître, que dois-je faire de bon… »

Enfin, visiblement mal à l’aise avec le fait que Jésus ait reproché à l’homme de l’avoir qualifié de « bon », Matthieu modifie la seconde phrase de Marc, ne laissant plus à Jésus l’occasion de reprendre l’homme et annulant la suggestion implicite selon laquelle Jésus ne serait pas « bon ». Mais ce faisant, Matthieu rend sa version quelque peu incohérente, car elle donne l’impression que Jésus n’aurait pas bien compris la question de l’homme.

 

(partie 4 de 6) : Comparaisons textuelles (II)

Le figuier desséché (Marc 11: 12-25, Matthieu 21: 12-22)
Marc 11: 12-25
Matthieu 21: 12-22

12Le lendemain, comme il sortait de Béthanie avec eux, il eut faim.

13Il aperçut, de loin, un figuier couvert de feuillage. Il se dirigea vers cet arbre pour voir s’il y trouverait quelque fruit. Quand il se fut approché, il n’y trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues.

14S’adressant alors au figuier, il lui dit:
—Que plus jamais personne ne mange de fruit venant de toi!

Et ses disciples l’entendirent.

15Ils arrivèrent à Jérusalem. Jésus entra dans la cour du Temple et se mit à en chasser les marchands qui s’étaient installés dans l’enceinte sacrée ainsi que leurs clients; il renversa les comptoirs des changeurs d’argent ainsi que les chaises des marchands de pigeons;

16il ne laissa personne transporter des marchandises dans l’enceinte du Temple.

17Puis, s’adressant à tous, il les enseigna en disant:
—N’est-il pas écrit: On appellera ma maison une maison de prière pour tous les peuples? Mais vous, vous en avez faitun repaire de brigands.

18Les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi apprirent ce qui s’était passé et ils cherchèrent un moyen de le faire mourir. En effet, ils craignaient son influence, car son enseignement faisait une vive impression sur la foule.

19Le soir venu, Jésus et ses disciples quittèrent la ville.

La leçon du figuier desséché

20Le lendemain matin, en passant par là, ils virent le figuier: il avait séché jusqu’aux racines.

21Pierre, se souvenant de ce qui s’était passé, dit à Jésus:
—Maître! regarde le figuier que tu as maudit: il est devenu tout sec!

22Jésus répondit:
—Ayez foi en Dieu.

23Vraiment, je vous l’assure, si quelqu’un dit à cette colline: «Soulève-toi de là et jette-toi dans la mer», sans douter dans son cœur, mais en croyant que ce qu’il dit va se réaliser, la chose s’accomplira pour lui.

24C’est pourquoi je vous le déclare: tout ce que vous demandez dans vos prières, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé.

25Quand vous priez, si vous avez quoi que ce soit contre quelqu’un, pardonnez-lui, pour que votre Père céleste vous pardonne, lui aussi, vos fautes.

12Jésus entra dans la cour du Temple. Il en chassa tous les marchands, ainsi que leurs clients. Il renversa les comptoirs des changeurs d’argent, ainsi que les chaises des marchands de pigeons,

13et il leur dit:
—Il est écrit: On appellera ma maison une maison de prière, mais vous, vous en faites un repaire de brigands.

14Des aveugles et des paralysés s’approchèrent de lui dans la cour du Temple et il les guérit.

15Quand les chefs des prêtres et les spécialistes de la Loi virent les miracles extraordinaires qu’il venait d’accomplir, quand ils entendirent les cris des enfants dans la cour du Temple: «Hosanna au Fils de David!», ils se mirent en colère

16et lui dirent:
—Tu entends ce qu’ils crient?

—Parfaitement, leur répondit Jésus. Et vous, n’avez-vous donc jamais lu cette parole:
De la bouche des tout petits
et de celle des nourrissons,
tu as su tirer ta louange.

17Puis il les laissa et quitta la ville pour se rendre à Béthanie, où il passa la nuit.

La malédiction du figuier

18Tôt le lendemain matin, en revenant vers la ville, il eut faim.

19Il aperçut un figuier sur le bord de la route et s’en approcha; mais il n’y trouva que des feuilles. Alors, il dit à l’arbre:
—Tu ne porteras plus jamais de fruit!

A l’instant même, le figuier devint tout sec.

20En voyant cela, les disciples furent très étonnés et s’écrièrent:
—Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant?

21 —Vraiment, je vous l’assure, répondit Jésus, si vous avez la foi, si vous ne doutez pas, non seulement vous pourrez accomplir ce que j’ai fait à ce figuier, mais même si vous dites à cette colline: «Soulève-toi de là et jette-toi dans la mer», cela se fera.

22Si vous priez avec foi, tout ce que vous demanderez, vous l’obtiendrez.

Dans la version de Marc, Jésus aperçoit un figuier au loin et s’en approche pour voir s’il n’y trouverait pas quelque fruit. Comme ce n’est pas la saison des figues, il n’en trouve pas. Après avoir fait cette erreur après tout humaine, il maudit l’arbre. De son côté, Matthieu écarte l’information selon laquelle ce n’est pas la saison des figues, car cela laisse supposer que Jésus s’est trompé et que la destruction de l’arbre était injustifiée. Matthieu fait plutôt croire au lecteur que l’arbre était improductif et que sa destruction n’est donc pas une perte.

De plus, dans l’évangile de Marc, c’est le lendemain que les disciples remarquent le desséchement de l’arbre, tandis que dans l’évangile de Matthieu, l’arbre se dessèche spontanément, démontrant le pouvoir absolu de Jésus devant ses disciples stupéfaits. Matthieu apporte également d’autres changements significatifs, au texte; là où Marc mentionne une « maison de prière pour tous les peuples », Matthieu omet le « tous les peuples » afin de satisfaire son lectorat juif.

La femme malade (Marc 5: 24-35, Matthieu 9:20-23)
Marc 5: 24-35
Matthieu 9:20-23

24Alors Jésus partit avec lui, suivi d’une foule nombreuse qui le serrait de tous côtés.

25Dans la foule se trouvait une femme atteinte d’hémorragies depuis douze ans.

26Elle avait été soignée par de nombreux médecins et en avait beaucoup souffert. Elle avait dépensé toute sa fortune sans trouver la moindre amélioration; au contraire, son état avait empiré.

27Elle avait entendu parler de Jésus, et dans la foule, elle s’était approchée de lui par derrière et avait touché son vêtement,

28en se disant:
—Si j’arrive à toucher ses vêtements, je serai guérie.

29A l’instant même, son hémorragie s’arrêta et elle se sentit délivrée de son mal.

30Aussitôt Jésus eut conscience qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule et demanda:
—Qui a touché mes vêtements?

31Ses disciples lui dirent:
—Tu vois la foule qui te presse de tous côtés et tu demandes: «Qui m’a touché?»

32Mais lui continuait à parcourir la foule du regard pour voir celle qui avait fait cela.

33Alors, saisie de crainte et toute tremblante, la femme, sachant ce qui lui était arrivé, s’avança, se jeta aux pieds de Jésus et lui dit toute la vérité.

34Jésus lui dit:
—Ma fille, parce que tu as eu foi en moi, tu es guérie; va en paix et sois guérie de ton mal.

20A ce moment, une femme qui souffrait d’hémorragies depuis douze ans, s’approcha de lui par derrière et toucha la frange de son vêtement.

21Elle se disait: «Si seulement j’arrive à toucher son vêtement, je serai guérie.»

22Jésus se retourna et, quand il l’aperçut, il lui dit:
—Prends courage, ma fille: parce que tu as eu foi en moi, tu es guérie.

A l’instant même, la femme fut guérie.

Dans l’évangile de Marc, la femme touche le vêtement de Jésus et se trouve guérie. Jésus sent une force sortir de lui et comprend que quelqu’un l’a touché, mais cherche à savoir où cette force est allée et qui l’a touché. Tandis que la femme est déjà guérie, Jésus essaie toujours de comprendre ce qui vient de se produire.

Mais dans l’évangile de Matthieu, Jésus est doté d’un pouvoir plus grand. Il sait immédiatement qui l’a touché et la femme n’est guérie qu’après que Jésus lui ait adressé la parole, comme si le pouvoir de guérison ne pouvait s’opérer que sur le commandement de Jésus.

 

(partie 5 de 6) : Comparaisons textuelles (III)

La confession de Pierre (Marc 8: 27-30, Matthieu 16: 13-17)
Marc 8: 27-30
Matthieu 16: 13-17

27Jésus s’en alla, accompagné de ses disciples, et se rendit dans les villages autour de Césarée de Philippe. En chemin, il interrogea ses disciples:
—Que disent les gens à mon sujet? Qui suis-je d’après eux?

28Ils lui répondirent:
—Pour les uns, tu es Jean-Baptiste; pour d’autres, Elie; pour d’autres encore, l’un des prophètes.

29Alors il leur demanda:
—Et vous, qui dites-vous que je suis?

Pierre lui répondit:
—Tu es le Messie!

30Il leur ordonna de ne le dire à personne.

13Jésus se rendit dans la région de Césarée de Philippe. Il interrogea ses disciples:
—Que disent les gens au sujet du Fils de l’homme? Qui est-il d’après eux?

14Ils répondirent:
—Pour les uns, c’est Jean-Baptiste; pour d’autres: Elie; pour d’autres encore: Jérémie ou un autre prophète.

15—Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis?

16Simon Pierre lui répondit:
—Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant.

Qu’a vraiment dit Pierre?

Marc : « Tu es le Messie! »

Matthieu : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. »

Plusieurs notes et commentaires de la Bible reconnaissent qu’ici, Matthieu a apporté un ajout à la phrase.

Le rejet de Jésus à Nazareth (Marc 6: 1-6, Matthieu 13: 53-58)
Marc 6: 1-6
Matthieu 13: 53-58

1 Jésus partit de là et retourna dans la ville dont il était originaire, accompagné de ses disciples.
2 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue.

Beaucoup de ses auditeurs furent très étonnés:
—D’où tient-il cela? disaient-ils. Qui lui a donné cette sagesse? D’où lui vient le pouvoir d’accomplir tous ces miracles?

3 N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon? Ses sœurs ne vivent-elles pas ici parmi nous?

Et voilà pourquoi ils trouvaient en lui un obstacle à la foi.

4 Alors Jésus leur dit:
—C’est seulement dans sa patrie, dans sa parenté et dans sa famille que l’on refuse d’honorer un prophète.

5 Il ne put accomplir là aucun miracle, sinon pour quelques malades à qui il imposa les mains et qu’il guérit.

6 Il fut très étonné de leur incrédulité.

53 Quand Jésus eut fini de raconter ces paraboles, il partit de là.

54 Il retourna dans la ville où il avait vécu. Il enseignait ses concitoyens dans leur synagogue. Son enseignement les remplissait d’étonnement, si bien qu’ils disaient:

—D’où tient-il cette sagesse et le pouvoir d’accomplir ces miracles?

55 N’est-il pas le fils du charpentier? N’est-il pas le fils de Marie, et le frère de Jacques, de Joseph, de Simon et de Jude!

56 Ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous? D’où a-t-il reçu tout cela?

57 Et voilà pourquoi ils trouvaient en lui un obstacle à la foi.

Alors Jésus leur dit:
—C’est seulement dans sa patrie et dans sa propre famille que l’on refuse d’honorer un prophète.

58 Aussi ne fit-il là que peu de miracles, à cause de leur incrédulité.

Comme vous pouvez le constater, la version de Marc décrit Jésus comme impuissant devant l’incrédulité des gens et incapable d’accomplir certains miracles. Mais Matthieu a modifié le texte afin d’éliminer ce problème.

Marc: « Il ne put accomplir là aucun miracle… »

Matthieu: « Aussi ne fit-il là que peu de miracles… »

Des spécialistes de la Bible ont également suggéré que Matthieu avait voulu éviter la description de Jésus en tant que charpentier et avait modifié le texte en conséquence, à cause de la perception négative des travaux manuels, caractéristique de l’élite gréco-romaine de l’époque.

Jésus guérit plusieurs personnes (Marc 1: 32-34, Matthieu 8: 16-17)
Marc 1: 32-34
Matthieu 8: 16-17

32 Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et tous ceux qui étaient sous l’emprise de démons.

33 La ville entière se pressait devant la porte de la maison.

34 Il guérit beaucoup de personnes atteintes de diverses maladies. Il chassa aussi beaucoup de démons et leur défendit de parler, car ils savaient qui il était.

16 Le soir venu, on lui amena beaucoup de gens qui étaient sous l’emprise de démons: par sa parole, il chassa ces mauvais esprits. Il guérit aussi tous les malades.

17 Ainsi se réalisait cette parole du prophète Isaïe:
Il s’est lui-même chargé de nos infirmités et il a porté nos maladies.

Dans Marc, Jésus guérit plusieurs personnes, tandis que dans Matthieu, il les guérit toutes!

La mère et les frères de Jésus (Marc 3: 31-35, Matthieu 12:46-50)
Marc 3: 31-35
Matthieu 12:46-50

31 La mère et les frères de Jésus arrivèrent. Ils se tinrent dehors et envoyèrent quelqu’un l’appeler.

32 Beaucoup de monde était assis autour de lui. On vint lui dire:
—Ta mère, tes frères et tes sœurs sont dehors et te cherchent.

33 Il répondit:
—Qui sont ma mère et mes frères?

34 Et, promenant les regards sur ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit:
—Voici ma mère et mes frères,

35 car celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, ou une mère.

46 Pendant que Jésus parlait encore à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient dehors, cherchant à lui parler.

47 Quelqu’un vint lui dire:
—Ta mère et tes frè

 


Source: https://www.islamland.com/fre/articles/dcouvrir-le-vritable-jsus

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